La fête de l'huma, dites-vous? Pour ma part je n'ai vu de l'humanité qu'une infime partie, soit des jeunes déjà vieux et vice-versa. Je ne sais pas si dans ce tas de dégénérés mal fagottés aux rires gras se trouvaient des communistes convaincus. Tout ce que je sais, c'est qu'il est beau d'espérer. Mais qu'il est fou de vouloir l'impossible.
Avant, j'aimais cette ambiance à la roots, enfumée et pleine de bières bues assis en tailleur sur l'herbe à imaginer un monde meilleur. La petite Stea' n'a pas changé, simplement il faut reconnaître que certaines convictions n'en sont plus lorsqu'on regarde un tant soit peu autour de soi.
Je me suis sentie étrangère à tous ces jeunes qui se voulaient insouciants et sûrs de leur pensée. Ils ressemblaient à des naufragés qui s'accrochaient au radeau politique de leurs convictions qu'ils croyaient profondes. Et surtout, surtout, j'ai ressenti cette peine, cette dépression étrange qui apparaît quand on se rend compte tout à coup que tout n'est qu'apparence. Rien, il n'y avait rien d'autre que la lente agonie d'une masse qui se cherche. Rien d'autre qu'une foule en crise d'identité.
Jamais je n'aurais douté me sentir si peu en phase avec des gens que j'ai admirés et voulu côtoyer. Il est malheureux de constater que le style a son importance jusque dans les plus belles idéologies.
Qu'importe tout cela, je sais que je continuerai à m'asseoir en tailleur dans l'herbe en buvant une bière et en rêvant d'un monde. Sauf que ce monde sera déjà né, et qu'il sera celui dans lequel nous vivons, maintenant.
Qu'il est bon de réviser ses idéologies, parfois.
Qu'il est grand de se remettre en question, parfois.
Qu'il est triste de grandir, parfois.